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Elites, Pouvoir & Honneurs en Outre-mer, Les Amériques, 1550-1850

OM

 

«La France possédait autrefois, dans l’Amérique septentrionale, un vaste empire qui s’étendait depuis le Labrador jusqu’aux Florides, et depuis les rivages de l’Atlantique jusqu’aux lacs les plus reculés du haut Canada.»

On aura reconnu la plume de Chateaubriand dans les premières lignes du prologue d’Atala. Ce Malouin n’a pas fait souche dans le Nouveau Monde, mais il l’a visité, vanté, chanté. Et sans doute regretté, si l’on en juge par l’enthousiasme qu’il mit dans la publication, en 1827, du récit de son voyage de 1791 relu comme son Odyssée personnelle.

Point de Chateaubriand parmi les innombrables notices établies par Frédéric de Berthier, mais combien de Français venu des rives de l’Armorique ou de l’Aunis, qui avaient quitté les granits de Bretagne ou les sables d’Oléron, pour survivre, vivre, bâtir et prospérer de l’autre côté de l’Océan !

Destins individuels d’abord, destinées familiales ensuite, que l’auteur, patiemment, a reconstitué depuis les premiers temps de la présence française Outre-Atlantique, jusqu’aux âges modernes de la révolution industrielle et des transports. Cette révolution même que Chateaubriand évoque en termes à la fois historiques et prophétiques, dans son Voyage en Amérique :

« Le monde ne ressemble plus au monde de Colomb. Sur ces mers ignorées au-dessus desquelles on voyait s’élever une main noire, la main de Satan, qui saisissait les vaisseaux pendant la nuit et les entraînait au fond de l’abîme ; dans ces parages jadis si redoutés, des bateaux de poste font régulièrement des trajets pour le service des lettres et des voyageurs. On s’invite à dîner d'une ville florissante en Amérique à une ville florissante en Europe, et l’on arrive à l'heure marquée. (…) Dans ce mouvement universel on reconnaîtra celui de la société, qui, finissant son histoire particulière, commence son histoire générale. »

Mais cette « histoire générale » n’empêche pas la persistance des histoires particulières, des cultures régionales, des traditions familiales. Sans doute, comme le souligne Frédéric de Berthier, les élites sociales de l’Amérique française sont aujourd’hui beaucoup plus mobiles et certaines familles ont retraversé l’Océan après plusieurs siècles. Elles n’en gardent pas moins cette mémoire et cette langue, qui furent, pour des générations, les deux seuls liens avec la lointaine patrie des origines. L’ouvrage que le lecteur tient entre ses mains suscitera et nourrira l’anamnèse de ces familles. Plus largement, il intéressera tous ceux qui travaillent à soutenir la présence culturelle française à travers le monde. Que l’auteur soit,en leur nom, vivement remercié.

Préface par Xavier Darcos, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques.

ELITES, POUVOIR & HONNEURS EN OUTRE-MER, Les Amériques, 1550-1850